Des arbres artificiels pour capter le CO2 ?
Et si, pour compenser nos émissions de CO2, nous plantions des arbres artificiels qui captent nos émissions à moindre coût ?
C’est cette idée folle, rapportée par Le Monde fin décembre, qu’aurait réalisé une équipe de scientifique de l’Université de Columbia. Un prototype à même été présenté au congrès de l’American Geophysical Union en décembre dernier.
Le fonctionnement du dispositif est détaillé dans la revue scientifique The European Physical Journal. Schématiquement il s’agit d’imprégner des fibres d’une résine particulière à base de soude qui absorbe une partie du CO2 de l’air ambiant. Une fois le CO2 absorbée, la résine peut être “nettoyée” de son CO2 sous forme de bicarbonate par un mécanisme de type électrolyse.
Selon l’article, même si la machine nécessite de l’énergie pour fonctionner, le bilan global resterait tout à fait positif avec un ratio de 200kg de CO2 consommé pour 1 tonne de CO2 capturé, même dans une hypothèse d’une énergie électrique fortement dépendante du carbone comme aux Etats-Unis ou en Chine. Notons néanmoins que le coût carbone de fabrication du dispositif ne semble pas être pris en compte.
Le prix du prototype est annoncée à 200 000$ mais les auteurs espèrent qu’il devrait coûter 20 000$ une fois industrialisé ce qui ramènerait le coût à 30$ par tonne de CO2 capturé.
Evidemment, on peut être sceptique sur la réalité de ce dispositif. Une première annonce de cet arbre miracle dans le Figaro en août dernier avait d’ailleurs provoqué quelques réactions violentes sur Internet. Force est de constater néanmoins qu’il existe un prototype qui semble opérationnel, qu’une revue scientifique fait état de la réalisation et que le professeur Klaus Lackner a multiplié les publications sur la captation du CO2 depuis de nombreuses années.
Il s’agit donc bien là d’une piste intéressante qui si elle se confirmait permettrait une réelle compensation carbone et de mettre des actifs dans le bilan carbone de nos activités. Les auteurs de l’article vont même jusqu’à imaginer des arbres artificiels le long des routes pour compenser les émissions des voitures !
Bien entendu, encore faut-il s’assurer du ratio réel de carbone capturé par rapport au carbone dépensé et, pour que cela puisse être intéressant pour les acheteurs, de comparer le coût du carbone proposé par ce dispositif au cours réel du carbone.
C’est un pas en tout cas vers l’économie positive.